Felix Mendelssohn – Drei Kirchenmusiken, opus 23
Cet ensemble de trois « musiques d’église » (« Kirchenmusiken ») est la première œuvre religieuse publiée par Mendelssohn. Elles ont toutes trois été composées en 1830, au moment où Mendelssohn choisit le voyage comme élément de progrès personnel, au seuil de quatre ans de découvertes, notamment en Italie et en Angleterre.
Elles ont en commun la forme du motet, mais illustrent plusieurs traditions : un Ave Maria catholique encadré par deux harmonisations de chorals protestants, l’un sur un psaume (Aus Tiefer Noth), rappelant l’Ancien Testament, l’autre sur un texte de Luther (Mitten wir im Leben sind), évoquant le Nouveau Testament.
Aus Tiefer Noth reprend le texte du psaume 130 (129), le De profundis, et fut composé à Venise. Inspiré par Bach, les cinq strophes du choral donnent lieu à cinq parties différentes portées par le cantus firmus.
L’Ave Maria fut composé à Vienne. Certains y voient toute la nostalgie que le culte marial, aboli dans la religion réformée, inspirait aux romantiques allemands.
Mitten wir im Leben sind fut composé fin novembre 1830. Si le texte de Luther est utilisé de bout en bout, la mélodie du choral n’est qu’exposé au début. Mendelssohn était fier de cette oeuvre, puissante et âpre.
Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Chef d’orchestre, pianiste et compositeur allemand du début de la période romantique, Felix Mendelssohn-Bartholdy est né à Hambourg le 3 février 1809 et mort à Leipzig le 4 novembre 1847.
Après des succès précoces en Allemagne, il voyage dans l’Europe entière et est particulièrement bien accueilli en Grande-Bretagne, où, au cours de ses dix séjours, sont créées plusieurs de ses œuvres majeures. Contemporain de Liszt, Wagner et Berlioz, il laisse une œuvre très féconde pour sa courte vie de 38 ans : symphonies, concertos, oratorios, œuvres pour piano seul, musique de chambre… Sa notoriété actuelle ne repose néanmoins que sur quelques-uns de ses plus grands chefs-d’œuvre : Le Songe d’une nuit d’été, son ouverture intitulée Les Hébrides, ses symphonies dites « Italienne » et « Écossaise », son second Concerto pour violon en mi mineur, op. 64, son Octuor à cordes et son Trio n° 1 en ré mineur, op. 49.
Il a participé à la redécouverte de la musique baroque et surtout de Jean-Sébastien Bach et Georges-Frédéric Haendel, quasiment oubliés depuis leur mort. Il est notamment l’un des premiers compositeurs de son temps à renouveler l’art du contrepoint, ce qui lui vaudra parfois d’être considéré comme « le classique des romantiques ». Après une longue période de dénigrement relatif due à l’évolution des goûts musicaux, l’antisémitisme des xixe et xxe siècles et l’interdiction par les nazis de jouer sa musique, celle-ci est réhabilitée de nos jours et Mendelssohn est à nouveau considéré comme l’un des compositeurs majeurs de l’ère romantique.
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